Dernière mise à jour le 20 mars 2020
De passage à Saint-Malo pour le travail, j’ai eu la chance de visiter le Maxi Trimaran Banque Populaire IX avant son départ pour la Route du Rhum. Je vous emmène découvrir ce bateau “Ultime” et profiter un peu du soleil malouin.
Saint-Malo dans l’ambiance de la Route du Rhum
Deuxième fois de ma vie à Saint-Malo. Cette fois, c’est pour le boulot. On se retrouve 2 jours entre communicants Banque Populaire. Le lieu et le moment ne sont pas choisis au hasard. Nous sommes à quelques jours seulement du départ de la Route du Rhum, une course transatlantique mythique en solitaire qui a lieu tous les 4 ans entre Saint-Malo et la Guadeloupe. Banque Populaire y aligne un bateau impressionnant piloté par un skipper d’exception.
Saint-Malo baigne dans l’effervescence de la course. Près de 800 000 visiteurs sont attendus pendant 11 jours jusqu’au départ. Les quais sont transformés en village animé avec les sponsors, les teams et surtout les bateaux. Pour le plaisir des yeux, on y trouve même l’Etoile du Roy, une réplique proche d’une frégate britannique du XVIIIᵉ siècle.
Je suis là avant tout pour travailler mais je profite des quelques moments de détente le soir pour me promener dans Saint-Malo. Je découvre le son et lumière projeté sur les remparts à l’entrée de la ville intra-muros. Il retrace les 40 ans de la Route du Rhum avec les différents vainqueurs sur les tubes de l’époque.
Je prends ensuite un peu de hauteur sur les remparts qui entourent la vieille ville. De nuit, la mer est discrète mais les remparts sud offrent une vue imprenable sur le port de plaisance où tous les bateaux sont alignés, attendant patiemment le départ.
A bord du Maxi Trimaran Banque Populaire IX
Celui qui m’intéresse plus particulièrement, c’est Banque Populaire IX. Mis à l’eau il y a tout juste 1 an, ce maxi trimaran de la catégorie des Ultimes est l’un des favoris de la course. De loin déjà, il est impressionnant avec ses 32 mètres de long et ses 38 mètres jusqu’au bout du mât. J’ai la chance de pouvoir l’approcher et même de pouvoir monter dessus pour une visite avec l’équipe technique.
En fait, je me sens comme un gosse. A la fois tout petit face à de telles proportions et en même temps très amusé de marcher sur les filets comme sur un trampoline. Mais là, nous sommes à quai, sous le soleil et l’eau est calme. J’imagine déjà Armel Le Cléac’h en pleine Route du Rhum, seul sur cet immense navire. Il y a des cordes partout de toutes les couleurs pour gérer les voiles.
Sous la casquette du cockpit, le poste de pilotage est digne d’un véhicule de course. D’ici, Armel pourra notamment gérer les foils. Ces petits appendices jaunes fluo permettront au bateau de littéralement voler et d’atteindre la vitesse folle de 50 nœuds (90 km/h). Ils ont d’ailleurs la particularité d’être orientables dans toutes les directions tantôt pour faciliter le décollage, tantôt pour stabiliser le trimaran.
Avec seulement 5m2, la cellule de vie est minimaliste mais son ergonomie a été parfaitement optimisée pour qu’Armel puisse se reposer, manger, étudier son parcours et être un peu au sec.
Rencontre avec Armel Le Cléac’h
Le clou de la visite est la rencontre avec Armel, skipper Banque Populaire depuis 2011. Ce marin d’exception a remporté la dernière édition du Vendée Globe sur le monocoque Banque Populaire VIII. Il a même amélioré à cette occasion le record de ce tour du monde en solitaire.
Il nous parle avec passion et humilité de sa préparation pour tenter de remporter cette Route du Rhum. Pour lui, c’est déjà une victoire d’être au départ de la course après le chavirage du bateau en avril dernier. Il partage également avec nous ses anecdotes de courses et les coulisses de sa vie à bord.
Très accessible, il a répondu volontiers à nos questions. Ma fille m’avait confié deux missions lors de ce voyage : lui ramener des photos du bateau (easy) et demander à Armel comment allait sa main (il s’était blessé lors de la précédente édition il y a 4 ans). Missions accomplies.
En plus, je suis revenu avec une surprise : une maquette du bateau en carton que nous nous sommes empressés de monter. Reste maintenant à suivre la course… avec un seul mot d’ordre : Allez Armel !