Dernière mise à jour le 4 novembre 2022
A quoi ressemble Stuttgart et qu’y a t’il à faire ? Pour mon anniversaire, je me suis offert un week-end en famille pour découvrir la capitale du Bade-Wurtemberg.
J’avoue que j’étais assez curieux. Stuttgart est à seulement 1h30 de voiture de Strasbourg et pourtant je n’y étais jamais allé. Je n’avais même pas une image en tête pour me représenter la ville. Ah si, une seule : la bibliothèque que j’ai beaucoup vue passer sur Instagram ou plus globalement sur le web. Je connaissais aussi Stuttgart comme berceau de l’automobile, fief de Mercedes, de Porsche et de Bosch.
Bref, réservation faite, place à la découverte !
Se promener dans Stuttgart
Première surprise en arrivant le samedi matin : la ville est dans une cuvette, entourée de collines sur lesquelles poussent des vignes. Lors de notre descente, on croise de nombreux escaliers. La ville en compte plus de 400 pour environ 20 kms. Si vous voulez faire du sport, c’est le bon endroit.
Autre surprise : Stuttgart est une très grande ville. J’imaginais une grande ville comparable à Strasbourg ou Nice mais on est clairement dans une autre dimension. Avec plus de 600 000 habitants, Stuttgart est la 6ème ville allemande, au cœur d’une région métropolitaine de plus de 5 millions d’habitants. Et on le ressent très nettement dès l’arrivée. Les axes routiers sont énormes et très fréquentés avec un défilé de Porsche et de Mercedes flambant neuves. Les passants fourmillent dans le centre-ville pour profiter du soleil printanier et des innombrables boutiques des rues piétonnes. On est finalement plus proches d’une ville comme Lyon que d’une ville comme Strasbourg.
Comme de nombreuses villes allemandes, le centre de Stuttgart a été assez largement détruit par les bombardements de la seconde guerre mondiale. On découvre ainsi un patchwork de bâtiments modernes sans véritable charme mêlés à quelques bâtiments anciens préservés ou reconstruits comme l’Altes Schloss (le vieux château), le Neues Schloss (le nouveau château) ou le Stadt Palais.
On commence d’ailleurs notre visite de Stuttgart par cette ancienne résidence de Guillaume II aujourd’hui transformée en musée historique de la ville. Des coussins sont installés sur les marches. On s’y assoit quelques instants pour prendre le pouls de la ville et regarder les quelques papillons qui virevoltent autour de nous.
Nous traversons ensuite la Charlottenplatz et nous dirigeons vers le Neues Schloss, attirés par un superbe magnolia en fleur sur la Schlossplatz.
Il fait un temps magnifique avec du soleil, un beau ciel bleu et plus de 20°. La place du château est prise d’assaut et s’anime particulièrement autour de son kiosque et de ses 2 fontaines. La place donne accès à la cour d’honneur du Neues Schloss.
Ce château imposant a été initialement construit entre 1746 et 1807 sur la volonté du Duc de Wurtemberg de faire un second Versailles. D’inspiration plutôt baroque, il mêle de nombreux styles : classique, rococo et Empire. Détruit durant la seconde guerre mondiale, il a été reconstruit entre 1958 et 1964. Il abrite aujourd’hui des services du Land du Bade-Wurtemberg et des pièces de représentation.
A l’opposé de la place du château, le centre piéton et commerçant de Stuttgart commence. On y trouve notamment le Königsbau-Passagen, l’un des principaux centres commerciaux de Stuttgart ouvert en 2006 à partir des vestiges d’un palais.
Nous avons pas mal arpenté les rues piétonnes du centre-ville et fait un crochet par le vieux château.
Visite de la Stadtbibliothek
Je vous le disais au début de l’article : la seule image que j’avais de Stuttgart était sa bibliothèque. Je voulais absolument aller la voir et la photographier. Par chance, elle était située juste à côté de notre hôtel. Je me suis donc fait une virée en solitaire pendant que ma fille et ma femme se reposaient un peu dans la chambre.
Construite en 2011 par l’architecte coréen Eun Young Yi, la Stadtbibliothek se présente à l’extérieur comme un gros cube de béton qui s’élève à 40 mètres de hauteur en plein milieu du quartier d’affaires. Le terme bibliothèque est inscrit en 4 langues au sommet du bâtiment : en anglais sur la façade ouest, en allemand au nord, en coréen à l’est et en arabe sur la façade sud. Ses nombreuses ouvertures s’éclairent en bleu la nuit.
Une fois à l’intérieur du bâtiment, je suis loin d’être le seul touriste. On se dirige tous vers les ascenseurs pour grimper au dernier étage. Le spectacle est magique dès l’ouverture des portes. Les 5 étages s’élèvent autour d’un puit de lumière. Les ouvrages s’alignent et offrent une mosaïque de couleurs. C’est sublime !
Ma curiosité est attirée par cette inscription « Nach terrasse » au fond à gauche. La bibliothèque réserve en fait à son sommet un toit-terrasse qui offre une vue intéressante sur Stuttgart et les sommets avoisinants. Je m’amuse même à voir des lycéens réviser leur abitur (le bac allemand) au soleil.
Si vous aimez les belles bibliothèque, je vous recommande de visiter la Bibliothèque Universitaire de Strasbourg (BNU)
Visite de la Staatsgalerie
Que faire le dimanche à Stuttgart ? Le matin, j’emmène la petite famille à la Staatsgalerie, la grande galerie nationale d’art de Stuttgart. Il y a une œuvre en particulier qui m’intéresse et qui est y actuellement exposée. Je vous en parle un peu plus loin.
On se gare au parking souterrain du musée. Attention, il n’accepte pas les cartes bancaires françaises ! Prévoyez de l’argent liquide. L’entrée du musée nous coûtera 14€ pour les adultes. Ma petite fille de 4 ans rentrera gratuitement.
Une fois à l’intérieur, on a un peu de mal à se repérer, même avec notre plan. Les espaces sont organisés en fonction des peintres avec les allemands anciens, les hollandais, les italiens, les autres européens et le reste du monde.
On commence par l’étage avec une partie consacrée à l’art contemporain. On s’arrête un premier temps dans une salle contenant une série de plaques de l’artiste belge Marcel Broodhaers. Ses œuvres contiennent de nombreux clins d’œil à son compatriote René Magritte pour le plus grand plaisir de ma petite fille.
Plus loin, l’artiste Dan Perjovschi a dessiné sur les murs. Avec un certain humour et un certain cynisme, il présente une critique contemporaine du monde néolibéral et du populisme. On retrouve par exemple un personnage entrain de retirer de l’argent à un distributeur et la foule lui dire “soit modeste”. Bon, maintenant c’est plus compliqué de dire à ma fille qu’il ne faut pas dessiner sur les murs…
On termine avec l’artiste britannique Bridget Riley et ses œuvres abstraites, géométriques, colorées et avec des effets d’optique.
Avant de redescendre, on découvre le mot “pomme de terre” peint au mur dans un décompte : ein Kartoffel, zwei Kartoffel, drei Kartoffel & Mehr… L’artiste Lawrence Weiner fait ici référence à un évènement lié à Stuttgart et à la Staatsgalerie. En 1827, un parlementaire local bloqua la construction de la galerie en déclarant : “Nous n’avons pas besoin d’art, nous avons besoins de patates“. 10 ans après, la construction de la Galerie d’Art de Wurtemberg fut approuvée et le Musée des Beaux-Arts de Stuttgart ouvrit en 1843.
On termine notre visite du côté des peintres hollandais avec l’œuvre que je souhaitais voir et dont vous avez forcément entendu parler. Il s’agit de Love is in the bin de Banksy.
Rien à voir avec les peintres classiques bataves mais un joli coup du musée qui a réussi à accueillir l’œuvre qui s’était partiellement détruite l’année dernière lors de sa vente aux enchères l’année dernière. Un collectionneur européen anonyme venait de l’acheter pour l’équivalent de près de 1,2 million d’euros avant que la déchiqueteuse intégrée au cadre transforma en lambeaux la moitié de l’œuvre.
Elle est désormais visible aux côtés de Rembrandt qui voit une foule de curieux défiler.
Wilhelma, le jardin zoologique et botanique de Stuttgart
Après la visite de la Staatsgalerie, on voulait profiter du soleil et faire une activité sympa pour ma petite fille. J’avais repéré le parc Wilhelma sur le blog de Maman Voyage. Il s’agit du seul jardin botanique et zoologique d’Allemangne. J’étais par contre loin de m’imaginer que c’était une telle institution.
En fait, c’est en arrivant à proximité et en voyant les panneaux parking qui affichent complet puis la queue à l’entrée que l’on comprend que c’est un lieu de sortie privilégié des stuttgartois. Je trouve par miracle une place dans une petite rue à proximité et nous nous jetons dans la file d’attente. L’entrée est à 20 € pour les adultes, gratuite pour ma petite fille.
Autrefois résidence royale d’été, le Wilhelma a été construit au XIXème siècle sous le règne du roi Guillaume Ier et à commencé à s’ouvrir au public dès 1880. Le parc accueille désormais plus de 2 millions de visiteurs chaque année.
S’il a été partiellement détruit pendant la seconde guerre mondiale, certains bâtiments, jardins et plantes ont été préservés. On retrouve ainsi une villa au style mauresque inspirés de l’Alhambra de Grenade, bordée par deux serres en fer et en verre.
L’ensemble donne sur un parc avec de sublimes magnolias en fleur, un grand bassin, le tout entouré d’une promenade couverte avec des arcades en fer, des murs en briques et des mosaïques. J’ai adoré le style et l’ambiance de ce lieu.
Au delà de l’architecture et des plantes, le Wilhelma est particulièrement prisé pour ses animaux. Le parc accueille plus de 1 200 espèces dont des crocodiles, des requins, des éléphants, des girafes ou des lions qui raviront les enfants. De mon côté, je suis plus mitigé. Je trouve les enclos assez petits et il y a vraiment beaucoup de monde. J’ai vraiment une préférence pour un parc comme le Mundenhof près de Freiburg ou Sainte-Croix en Lorraine.
Une nuit à l’Arcotel Camino
Où dormir à Stuttgart ? J’ai réservé une Junior Suite à l’Arcotel Camino pour 158 €, pour 2 adultes et 1 enfant, petits déjeuners compris. Cet hôtel chic (4 étoiles) est installé dans un bâtiment historique à proximité de la gare et à une dizaine de minutes à pied du centre-ville piéton. Et surtout, il est juste en face de la bibliothèque. Il propose également un parking.
La Junior Suite est une grande chambre d’environ 40 m2, moderne et bien équipée (TV, mini bar, clim, cafetière Nespresso…). J’ai choisi cette chambre pour que notre fille puisse dormir avec nous et avoir un peu d’espace. Le canapé se transforme ainsi en second lit. Je ne parle même pas du fauteuil en forme de coquille que ma fille s’est rapidement approprié pour en faire une “piscine”. La nuit a été très calme et reposante.
Nous avons également eu l’agréable surprise de nous voir livrer des macarons dans notre chambre. Je vous laisse deviner sur lequel ma fille s’est jetée. J’ai par contre beaucoup moins aimé le buffet du petit-déjeuner le lendemain matin. S’il était plutôt bien garni en charcuteries, fromages, viennoiseries et même poisson, je me suis rappelé à quel point les allemands devenaient fous face à un buffet. Ma femme a par contre pu apprécier le coin spécial sans gluten parfaitement indiqué.
Quelques conseils pratiques pour visiter Stuttgart
Où manger sans gluten à Stuttgart ? C’est une grande ville dynamique et très animée. J’ai fait l’erreur de ne pas réserver de restaurant pour le samedi soir. Tout était complet. J’avais pourtant trouvé quelques adresses “sans gluten” très sympa comme le restaurant italien Senzanome qui propose une carte spéciale sans gluten ou le Reiskorn avec des produits frais et locaux, des options vegan, sans gluten et sans lactose.
Nous avons quand même pu tester le samedi midi le Hüftengold qui est censé être une institution du brunch mais nous n’avons pas été super emballés. Nous avons par contre être été très séduits par la pâtisserie Isabella, une pâtisserie 100% sans gluten qui nous rappelle l’Eden de Strasbourg. Merci en tout cas aux blogs Kesselkindheit et Gluten Frei Um die Welt pour leurs précieuses adresses (en allemand) sans gluten.
En France, nous avons l’habitude de tout payer par carte bancaire, majoritairement avec une Visa. Si la pratique se développe beaucoup outre-Rhin, les allemands sont encore de gros utilisateurs d’argent liquide. Prévoyez donc de retirer de l’argent dans un distributeur pour ne pas vous retrouver coincés dans un parking par exemple et si votre Visa n’est pas acceptée.
Le stationnement en ville est partout payant. Le réseau de tram est particulièrement bien développé avec 15 lignes. La ville se pratique très bien à pied.
Pour aller plus loin, voici 3 blogs qui m’ont particulièrement inspirés pour ce séjour :
- Carnet d’Escapade – Visiter Stuttgart en 3 jours – Entre voitures, culture et nature!
- Madame Oreille – Stuttgart : à la recherche des endroits les plus photogéniques
- Maman Voyage – Stuttgart
Comments
2 CommentsSeilin
Mai 4, 2019Je découvre ce blog et je pense que je vais rester un peu pour lire quelques autres articles !
Je ne connais pas encore Stuttgart mais c’est prévu, notamment pour les musées automobiles. Mais le reste donne bien envie également !
Est-ce que c’est facilement accessible en train depuis Strasbourg ou il vaut mieux prévoir la voiture ?
En plus j’ai vu des adresses sans gluten dans l’article, et une catégorie Côte d’Azur, d’où je viens, j’irai lire ça 😉
Cotad
Mai 4, 2019Hello,
Tu es la bienvenue 😉
Je n’ai pas fait les musées Mercedes et Porsche pendant mon séjour mais je compte bien les faire un jour.
Tu as pas mal de trains depuis Strasbourg, soit direct en ICE, soit avec changement à Offenburg ou à Mannheim. En plus, la gare est vraiment plein centre. Tu sors et hop, t’es dans la Königstrasse, la grande rue piétonne qui t’amène ensuite vers la Schlossplatz et la Schillerplatz. Et si tu veux faire les musées automobiles, depuis la gare, tu as une ligne de tram directe vers le musée Mercedes (la S1) et le musée Porsche (la S6 ou la S60). Bref, Stuttgart peut facilement se pratiquer sans voiture.
J’ai encore quelques adresses Sans Gluten sous le coude que j’avais identifiées. Je te les partage volontier.
A très bientôt !
Cotad