Dernière mise à jour le 26 mars 2024
Les vacances en Normandie mettent souvent à l’honneur les sites du débarquement ou liés à la seconde guerre mondiale. On marche aussi parfois dans les pas de Guillaume le Conquérant avec le Château de Caen ou la Tapisserie de Bayeux. Mais finalement peu d’endroits permettent de découvrir le passé viking de la Normandie.
Sur les traces des vikings et de la fondation de la Normandie
C’est le pari un peu fou d’Ornavik, un parc historique près de Caen qui cherche à reconstituer la vie telle qu’elle pouvait l’être en Normandie à l’arrivée des Vikings. Plus précisément en 911 au moment de la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte. Ce dernier, conclu entre le roi des Francs Charles III et le chef Viking Rollon, permet aux scandinaves de s’installer sur ces terres en échange de la protection du nord du Royaume et de leur conversion au christianisme.
La Neustrie laisse alors progressivement sa place à la Normandie (littéralement “Pays des hommes du Nord”) et c’est le début d’une longue histoire ducale qui verra Guillaume le Conquérant prendre le trône d’Angleterre en 1066.
Le parc : un chantier d’archéologie expérimentale inspiré de Guédelon
Dans le parc du Domaine de Beauregard, environ 150 bénévoles s’affairent depuis 2011 sur le chantier d’archéologie expérimentale inspiré de celui de Guédelon en Bourgogne.
Derrière les portes du camp, le visiteur pénètre dans un univers magique, hors du temps. On plonge dans la vie paysanne et dans les travaux des artisans de l’époque.
Le parc d’Ornavik s’organise autour de la reconstitution d’un village carolingien, d’un campement viking et d’une motte castrale.
Le village carolingien
La visite commence par le village carolingien où des tailleurs de pierre sont à l’ouvrage, débitant et taillant de gros blocs de pierre pour la construction de l’Eglise médiévale selon les méthodes de l’époque. Inspiré des fouilles d’un village voisin, l’édifice n’en n’est qu’à ses fondations et le chantier devrait durer quelques saisons. Les nombreux bénévoles présents répondent volontiers aux questions des visiteurs souvent avec passion et précision.
Le village abrite une petite ferme au toit de chaume puis, un peu plus loin, une grande ferme réalisée avec de superbes murs de pierre et de torchis, le tout surmonté d’un toit en chaume. Les bâtiments sont entourés de jardins potagers où les bénévoles cultivent des plantes anciennes comme du céleri sauvage, de la sauge, du raifort ou des mongettes, une sorte de gros haricots blancs.
Le campement viking
La promenade continue dans la forêt, le long de l’eau, pour déboucher sur un campement viking installé au bord d’un étang. Loin de l’image de barbares guerriers, on y découvre un savoir-faire assez exceptionnel autour du travail du fer, du bois ou du tissage.
Plusieurs animations sont proposées autour des tentes dressées, témoin du nomadisme des vikings. On découvrira ainsi des jeux, des cornes de bœufs taillées et sculptées en instrument de musique ou en verre de cérémonie ou encore atelier cuisine avec la confection de petites galettes de farine.
La forge est assurément l’attraction du parc où les visiteurs se pressent pour découvrir dans cette maison semi-enterrée comment le fer est travaillé pour donner naissance à de petits objets du quotidien, des outils de travail ou des armes.
Un autre bâtiment est intéressant : la maison de Säby, inspirée des fouilles d’un village suédois. La reconstitution de ces bâtiments nécessite un important travail de recherches réalisé avec des archéologues, des universitaires et des artisans. Le tout pour s’approcher le plus possible de la vérité historique.
Enfin, le campement s’enrichit d’un hangar à bateaux toujours en cours de construction. Ce dernier accueillera prochainement un drakkar, réplique typique de l’époque viking, cédé par une association norvégienne.
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À venir : Une motte castrale et un centre d’interprétation viking
Les chantiers ne manquent pas dans ce parc qui verra apparaître une motte castrale à l’horizon 2024. La motte de terre attend patiemment son heure avant de devenir une fortification médiévale flanquée d’une tourelle et d’une palissade en bois.
A défaut de pouvoir présenter des collections d’objets d’époque sous la forme d’un musée, le parc d’Ornavik se dotera d’un centre d’interprétation viking d’ici 2026 pour présenter de manière dynamique et vivante l’épopée viking, depuis sa naissance, jusqu’à son terme. Il assurera ainsi parfaitement sa double mission archéologique et pédagogique.
Le parc offre en tout cas déjà une très belle aventure où l’on se laisse transporter pendant quelques heures dans la vie d’un village carolingien et d’un campement viking. On repart avec de nombreuses anecdotes en tête et une meilleure compréhension de cette période quel que soit son appétit ou son âge.