Dernière mise à jour le 23 mars 2024
Chaque année en mars, les chars, costumes et confettis s’élancent à 15h11 depuis la place de l’Étoile pour la Grande Cavalcade, le carnaval strasbourgeois. Ce rendez-vous qui marque l’approche du printemps est aussi un bon moment pour se déguiser et s’amuser en famille tout le long du parcours.
La Grande Cavalcade de Strasbourg
15h11. Comme le veut la tradition au mois de mars, le cortège s’élance et apporte un peu de couleur et d’animations sur tout son parcours dans les rues de Strasbourg jusqu’à son arrivée entre 16h et 17h sur une place qui change chaque année (Broglie, Kléber, Université…).
Le Carnaval de Strasbourg est traditionnellement celui qui clôture la saison carnavalesque dans la région. La fête n’est pas aussi populaire et festive que dans les villes d’outre-rhin mais la Grande Cavalcade reste une initiative intéressante qui a le mérite de tenter de maintenir une tradition qui était importante dans la région jusqu’à la fin du 19e siècle. Elle reste aussi une sortie agréable pour toute la famille et une bonne occasion pour les petits de sortir déguisés avec leur plus joli costume.
Aujourd’hui, l’ambiance est bon enfant. Les troupes et les chars défilent généralement de la place de l’Étoile vers la place d’Austerlitz devant une foule amusée, parfois déguisée, avec distribution de bonbons et lancer de confettis. Quelques troupes étrangères, notamment d’Allemagne viennent prêter main forte pour mettre l’ambiance aux sons des tambours et des trompettes.
Carnaval 2024 : date, horaires et programme
Le carnaval de Strasbourg aura lieu le 24 mars 2024 sur le thème “On se secoue et on chasse l’hiver !”. Le cortège s’élancera élancé à 15h11 depuis la Place de l’Etoile pour un parcours de 2,1 km à travers la Krutenau, en passant par la rue de Zurich, le quai des bateliers et le pont du corbeau, avant d’arriver vers 16h à la Place Kléber.
Le cortège sera composé d’objets roulants ou volants, de personnages costumés à pied et de groupes de musiques entrainantes, avec la participation d’une quarantaine de groupes, de professionnels des arts de rue et de structures locales.
Des animations seront proposées avant et après le défilé, notamment :
- des ateliers (sur inscription) sur la place de l’Étoile pour initier les enfants au jonglage, au rythme et aux percussions, à la danse / HipHop ou à la réalisation d’une fresque.
- « Bada Boom ! » : la boum des familles qui fait danser toutes les générations par Vladimir Spoutnik et son équipe – place Kléber
Accès et stationnement
Pour assister au carnaval de Strasbourg le 24 mars, notez ces conseils pratiques : la circulation sera restreinte sur la route de Vienne de 9h à 18h, et dès 12h, attendez-vous à des fermetures des axes autour du parcours du défilé. Pour les cyclistes, la piste entre l’avenue du Rhin et le Pont d’Austerlitz sera également fermée.
Enfin, le stationnement sera interdit de 1h à 20h sur et autour du parcours. Prévoyez plutôt d’utiliser le tram (arrêt Étoile Bourse pour le départ du défilé et pour les ateliers) ou le vélo pour vous au rendre au carnaval.
La tradition du carnaval rhénan
En Allemagne, Carnaval est une institution. C’est la fête païenne la plus importante de l’année qui se tient depuis le Moyen-Âge. Chez nos voisins, il y a même plusieurs carnavals.
Le carnaval Rhénan est probablement le plus connu avec celui de Cologne, Düsseldorf ou Bâle. Il commence dès novembre, plus précisément le 11/11 à 11 heures 11, avec tous les préparatifs de cette grande fête qui se déroule en février. Le nombre 11 est symbolique : c’est le nombre fou, coincé entre les 10 commandements et les 12 apôtres. C’est aussi un “Schnapszahl” comme disent de façon poétique les allemands, ces nombres que l’on voit double comme après avoir bu trop de schnaps. Autre particularité du carnaval rhénan, il est libre. On en profite alors pour débattre sur la religion, la politique ou juger de façon humoristique les grands scandales qui agitent la ville.
Du côté du carnaval alémanique (fastnet ou fastnacht), les habitants des villes et villages du Bade-Wurtemberg et plus particulièrement ceux de la Forêt-Noire se travestissent et peuplent les rues de dieux et de démons, de bouffons et de sorcières. Les déguisements peuvent faire peur, surtout aux enfants.
Enfin, du côté de Munich, on célèbre le fasching, un carnaval bon enfant qui démarre dès le 7 janvier, lendemain de l’épiphanie, pour chasser l’hiver et faire venir le printemps avec des masques très colorés. Les festivités continuent jusqu’au mardi gras et sa traditionnelle danse des femmes du marché (Tanz der Marktweiber) qui débute à 11h sur la place du marché des victuailles (Viktualienmarkt).
Pourquoi carnaval n’est pas aussi populaire à Strasbourg ?
A Strasbourg, la tradition du carnaval a commencé à se perdre à l’époque du Reichsland. D’abord encouragée par les allemands, la fête sera finalement supprimée en 1902 car elle devenait un moyen de valorisation de la culture régionale et d’opposition à la germanisation. Puis se perdra totalement dans les aller-retour franco-allemands.
Après les périodes de guerre, le cœur n’est en effet pas trop à la fête. Germain Muller et sa bande du Barabli ont bien tenté de faire renaître cette tradition en 1956 mais la parade qui se termine par le procès satirique de Crocus Morus fait un flop. Les suivants seront jugés trop commerciaux. Dans les années 70, le carnaval des Wackes se veut populaire et engagé. Trop. Il sera interdit en 1978 suite à des débordements.
Le carnaval de Strasbourg essaie depuis les 1990 de se faire une place et de renouer avec la tradition des défilés si populaires outre-rhin. Je suis convaincu que Strasbourg peut se faire une place dans le paysage carnavalesque. Elle a bien su le faire avec le marché de Noël.
D’autant que nous avons, une fois n’est pas coutume, pas mal de gourmandises spécifiques en cette période de carnaval. Je pense aux beignets (ou scharwas) ou aux schenkele (ou cuisses madame) dont vous trouverez de délicieuses recettes chez mes amis de Bredele Alsace.