Dernière mise à jour le 31 mai 2023
“Papa, tu m’emmèneras voir la cathédrale ?” me demande un jour ma fille. Il est vrai qu’en tant que petite strasbourgeoise, elle voit souvent ce monument incontournable et qui l’intrigue. Je lui fais alors la promesse de l’emmener un jour.
Je profite des vacances estivales et d’un lundi matin disponible pour tenir ma promesse. On saute sur le vélo pour une visite mémorable. On arrive vers 9h30 à la fraîche et quand il n’y pas encore trop de monde. Je lui prévois une petite visite spéciale “enfants” en me concentrant sur l’Homme le plus fort, le chien de Geiler et la rosace puis à 10h de voir l’horloge astronomique s’éveiller et d’accéder à la plateforme qui ouvre ses portes.
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Le silence des rois
Dès l’entrée, je lui montre un panneau et lui explique que l’on entre dans un endroit spécial. Il faut faire “chut” pour respecter les autres personnes. Elle me dit un peu plus loin : “oui, il faut pas faire de bruit car y a le roi qui nous regarde” en pointant les vitraux des rois et empereurs germaniques devant lesquels nous passons.
L’Homme le plus fort de la Cathédrale
On s’arrête justement au niveau des vitraux et du second pilier nord (le deuxième après l’entrée visiteurs). A sa base se trouve l’Homme le plus fort de la Cathédrale. Ce petit personnage courbé porte tout le poids de l’édifice sur son dos ou à l’aide de son bâton. Il s’agit en fait d’un hommage des compagnons de Johann Knauth, l’architecte allemand qui a sauvé la Cathédrale d’un effondrement certain au début du XXème siècle et qui a été injustement chassé de France à la fin de la première guerre mondiale. Sans lui et ses travaux de consolidation, elle ne serait peut-être plus qu’un tas de pierres aujourd’hui.
Le Chien de Geiler
On continue un peu plus loin jusqu’à la chaire construite au XVème siècle par le prédicateur Jean Geiler (ou version pour ma fille : un monsieur qui racontait des histoires). Selon la légende, ce dernier était toujours accompagné de son chien lorsqu’il montait prêcher à la tribune. Pour rendre hommage à ce fidèle compagnon, des sculpteurs ont niché une statue de petit chien sur le côté droit. En le caressant, il protégerait la famille et veillerait à ce qu’elle ne manque de rien (amour, nourriture, biens matériels).
L’horloge astronomique
On se dirige ensuite vers l’horloge astronomique vers le portail sud (en travaux jusqu’en 2019). J’invite ma petite fille à regarder les 2 petits anges situés de part et d’autre du cadran. Il va bientôt être 10h. Celui de droite fera sonner une cloche tandis que celui de gauche retournera son sablier. Pendant ce temps, un personnage défilera devant la mort. Ce balais se déroule tous les quarts d’heure.
Je lui explique que les 4 personnages représentent chacun une phase de la vie : un enfant au premier quart, un jeune homme à la demi, un adulte à 45 puis un vieillard à pile.
Vous pouvez assister à l’animation de l’horloge astronomique à partir de 12h. Elle est payante : 4€ pour un adulte, 3€ si vous avez la Strasbourg City Card. Vous découvrirez d’abord son histoire en vidéo sur grand écran puis à 12h30, tous les personnages (les 12 apôtres) s’animent et défilent devant le Christ. Au passage des 4e, 8e et 12e apôtres, un coq situé en haut et à gauche de l’horloge chante et bat des ailes.
Avant de partir, jetez un œil sur le pilier des anges. Le long de ses 18 mètres, on retrouve 12 statues qui représentent les 4 évangélistes, 7 anges avec des trompettes et autres instruments puis enfin un Christ. Regardez ensuite derrière le pilier en haut de la chapelle. Vous verrez l’homme à la balustrade.
La rosace et les vitraux
Avant de ressortir de la cathédrale, on termine notre tour par la nef centrale. On s’arrête devant le chœur. Il intrigue ma fille car on n’a pas le droit d’y monter. Je lui montre le vitrail central qui représente la Vierge tenant le Christ. Je l’invite à observer les 12 étoiles jaunes sur fond bleu au-dessus de la Vierge. Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, le drapeau européen. Elle le connaît déjà très bien que ce soit à son école ou un peu partout dans la capitale européenne.
On se retourne et là, elle reste bouche-bée devant la Rosace de Steinbach, majestueuse et colorée. Elle pourrait presque servir de modèle pour ses activités coloriage.
Sur le toit de la Cathédrale
Direction maintenant la plate-forme qui ouvre à 10h. Il faut sortir de la Cathédrale et se diriger vers la gauche vers le Palais Rohan. La montée est payante : 8€ pour un adulte ou 4€ si vous avez la Strasbourg City Card. Il peut y avoir une file d’attente car l’accès est limité à 50 personnes en simultané pour des raisons de sécurité. Ce qui garantit aussi un confort de visite.
A 3 ans et demi, les 332 marches vont être une sacrée épreuve pour elle. Elle va réussir à les monter toute seule en 15 minutes. On arrive enfin à 66 mètres de hauteur avec une très belle vue sur Strasbourg. Elle est KO mais on s’amuse à trouver les endroits qu’elle connaît : sa maison, le boulot de sa maman, la médiathèque…
On profite un peu plus de la descente. Elle remarque tout de suite un détail amusant : “Ils ont même pas fini l’escalier”. Il continue effectivement de monter puis s’arrête sur… rien.
On observe les quelques animaux présents sur les toits en cuivre ou les façades. Les gargouilles l’intriguent mais elle a retenu qu’elles “crachent de l’eau quand il pleut”. Finalement, elle a bien aimé les escaliers. “Y avaient de grandes marches et de petites marches et moi j’aimais bien.” Je ne sais pas combien au total mais pour elle y en avaient “1500 grammes” (on appréciera la mesure).
Dernière surprise : l’obus dans la façade
En sortant des escaliers de la Cathédrale et avant de rentrer, je l’emmène voir un vestige de la guerre de 1870. Un obus prussien s’est en effet logé dans l’arête de la façade de l’Hôtel de la Cathédrale. Ma fille semble préoccupée par le fait que les Allemands et les Français se tiraient dessus. Je lui explique qu’autrefois ils le faisaient effectivement quand ils n’étaient pas d’accord mais que maintenant, comme de bons amis, nous arrivons à parler quand nous ne le sommes pas.
En partant, elle me demande pourquoi la Cathédrale est grande. Pour la voir de loin ! Autrefois pour montrer la richesse et la puissance au delà de la ville. Aujourd’hui pour l’admirer où que l’on soit dans Strasbourg.
En bonus : si jamais vous faites la queue pour entrer dans la Cathédrale, profitez en pour chercher “Camille le Cul Nu” (Gamil Blosarsch) dans les personnages gravés au dessus de la porte centrale. Cherchez la Vierge, remontez jusqu’à la marmite en haut à gauche. En bas de cette marmite, vous trouverez une paire de fesses tendues. Si le détail est amusant, son origine l’est beaucoup moins. Cette partie symbolise en effet les portes de l’enfer avec Judas, Satan, Adam, Eve et le fameux Camille. Ce dernier est une allusion à un évêque qui abusait de ses enfants de chœur (oui, déjà à l’époque).
Comments
4 CommentsLiette
Juil 16, 2019Merci de votre partage. Nous sommes canadiens et seront à Strasbourg au mois d’août. Très hâte de pouvoir partager ces informations à mes enfants
Cotad
Juil 16, 2019Bonjour Liette,
Merci pour votre message. La cathédrale devrait beaucoup vous plaire d’autant que les travaux de restauration de l’horloge astronomique sont terminés et que la plateforme aura réouvert ses portes dans une toute nouvelle configuration avec une jolie vue 360° sur la ville.
Bonne visite à Strasbourg 😉
Sébastien
Mar 28, 2021J’ai adoré l’article. Papa de 2 petites filles, alsacien de racine, parisien à présent :(. Je vais pouvoir montrer les détails que je ne connaissais pas encore à mes petites parisiennes. Merci beaucoup pour ce bel article !!!
Cotad
Mar 30, 2021Ohh merci beaucoup Sébastien pour cet adorable message 🙂
J’ai hâte pour vous que vos 2 petites filles puissent découvrir la cathédrale.